Les sanctions contre le Mali divisent le Conseil de sécurité de l'ONU

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"La Russie et la Chine plaident pour la non-ingérence au Mali

Lors de la réunion, le représentant de l’ONU au Mali a briefé le Conseil de sécurité et a rappelé aux 15 membres les circonstances dans lesquelles se sont déroulées les Assises nationales de la refondation et leurs conclusions, l’annonce des autorités de transition à reculer l'élection présidentielle à la fin de 2026, la réaction de la Cédéao et les sanctions annoncées. Pour lui, l’organisation continuera à œuvrer aux côtés des autorités maliennes, de la Cédéao et de l’UA pour sortir de l’impasse.

Après tout, « le soutien à la transition est bien inscrit au mandat de la Minusma », a-t-il rappelé. Les 1 000 casques bleus tchadiens supplémentaires acceptés par Bamako devraient permettre un peu plus de flexibilité à la force. Mais tant l’ONU, tant les membres du Conseil se sont plaints de la détérioration du climat sécuritaire au Mali, rappelant les 28 casques bleus tombés en 2021, rapporte notre correspondante à New York, Carrie Nooten.

Lors de cette réunion, les ambassadeurs du Conseil ont écouté un exposé de la jeune militante de la société civile malienne Adam Dicko, puis chacun a eu la possibilité de s'exprimer. La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont rejeté une transition de 5 ans au Mali et soutenu les sanctions annoncées par la Cédéao.

De leur côté, la Russie et la Chine ont plaidé pour la non-ingérence au Mali. Le représentant de Bamako a dénoncé lui aussi, dans la lignée de la déclaration du président de la transition Assimi Goïta, les annonces « illégales et illégitimes » de la Cédéao. Concernant les sanctions fortes imposées par la Cédéao, le représentant russe Vassily Nebenzia a déclaré qu’il « serait irresponsable dans les circonstances actuelles de laisser ce pays s’en remettre à son destin, notamment pour ce qui est de réduire l’aide militaire et socio-économique à ce pays.

L’imposition de sanctions contre ce pays qui rencontre déjà bien des difficultés pourrait encore faire dégénérer la situation pour la population civile ». Il a aussi réagi aux polémiques en cours sur la présence de mercenaires de son pays au Mali. « Sur fond de la modification inattendue de la présence de la France (au Mali), notamment avec la fermeture de plusieurs bases, le Mali se retrouve seul face à tous ces terroristes et, à cet égard, nous estimons que les Maliens ont tout à fait le droit de coopérer avec d’autres partenaires qui sont prêts à coopérer avec ce pays pour renforcer la sécurité », a-t-il déclaré, estimant que « les pays occidentaux veulent avoir le monopole de la fourniture de services » au Mali.

L’ambassadeur du Gabon, qui s’est exprimé longuement au nom des trois pays africains, a appelé l’ensemble de la communauté internationale à soutenir la position de la Cédéao mais le Conseil, dont la réunion s’est terminée ce mercredi soir, a échoué à faire une déclaration commune.

Rfi.fr