"On doit donc considérer que le délai se réfère au raisonnable", selon Mody Gadiaga

Mody Gadiaga

 

"Même s’il le nomme après les élections législatives c’est bien après les élections locales

Le président de la République a confié qu’avec ses nouvelles responsabilités au sein de l’Union africaine qu’il préside, il n’aura pas assez de temps pour tout encaisser. Pour alléger ses tâches, il a pensé à restaurer le poste de Premier ministre. La loi a été votée et la balle est dans le camp du président Sall. Invité de l’émission Jury du Dimanche, Mody Gadiaga, juriste et spécialiste du droit privé, a indiqué qu’il n’existe pas de délai formellement établi pour l’exécution de cette obligation de nommer le Premier ministre. « On doit donc considérer que le délai se réfère au raisonnable. Même ce délai raisonnable étant par essence indéterminé, il faut le concevoir en fonction des circonstances », a-t-il dit.

Selon lui, il serait même d’attendre juste après les élections législatives pour nommer le Premier ministre. « En ce moment, nous nous dirigeons vers des élections législatives qui auront lieu dans quelques mois. Je pense que si on parle de délai raisonnable, on doit comprendre qu’il est bien raisonnable que la sagesse commande d’attendre les résultats définitifs des élections législatives pour nommer un Premier ministre et former un gouvernement. Parce qu’à défaut si on nomme actuellement un Premier ministre et on forme un gouvernement, les résultats définitifs des élections législatives du 31 juillet pourraient commander de changer de Premier ministre », a dit Mody Gadiaga. Avant de poursuivre : « donc, je pense qu’il est sage pour ne pas avoir à changer de Premier ministre en quelques mois d’attendre les résultats définitifs de ces élections pour nommer un Premier ministre qui prend en compte justement les résultats de ces élections législatives ».

Le chef de l’Etat avait promis de nommer le Premier ministre après les élections locales. « Dans l’exposé des motifs de la loi portant révision de la constitution et restaurant le poste de Premier ministre, les arguments du chef de l’Etat selon lesquels il a besoin d’un Premier ministre pour coordonner l’action gouvernementale après sa prise de fonction à l’Union africaine n’y figurent pas. Dans l’exposé des motifs, il est tout simplement fait état de la nécessité d’assurer une meilleure coordination de l’action gouvernementale. Et quand le président dit qu’il va nommer le Premier ministre après les élections locales, cela ne signifie pas que ce soit immédiatement après les élections. Même s’il le nomme après les élections législatives c’est bien après les élections locales », a-t-il aussi dit.

Avec Emedia