"Pour une Assemblée nationale de qualité, il fallait hausser la caution" (Dr Macoumba Diouf)

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Au Sénégal, l’horticulture joue un rôle important dans le secteur agricole. Avec sa large gamme de produits à forte valeur ajoutée, ce segment permet non seulement de fournir des revenus aux producteurs, mais aussi d’améliorer la sécurité alimentaire de nombreux ménages.

Invité de l’émission le « Grand Débat » de ce jeudi, le Directeur Général de l’horticulture et maire de Latmingué était sans langue de bois. Il est revenu sur le fondement du dynamisme de l’horticulture constaté depuis quelques années, sa réélection à la tête de la mairie de Latmingué, la nomination du nouveau gouvernement et les élections législatives qui se profilent à l’horizon.

L'horticulture, un secteur en plein envol

Le secteur de l’horticulture est en pleine expansion au Sénégal. Ceci n’est pas une illusion, mais bien une réalité. Les chiffres évoqués par le Directeur général de l’Horticulture attestent une nette progression depuis 2012. « Nous avons eu des résultats extraordinaires dans le secteur avec une production des fruits et légumes qui atteint 1 600 000 tonnes en 2021 alors qu’en 2012, les récoltes faisaient 905 000 tonnes ».

Selon Macoumba Diouf, ces résultats découlent d’une réelle volonté politique de la part du Chef de l’Etat qui a aussi accompagné le secteur sans lésiner sur les moyens. L’exemple patent est le projet de 500 hectares aménagés à Tambacounda pour la culture de banane. Avec un financement de « 3 milliards, 500 millions, l’exploitation de cette surface va débuter au mois d’avril prochain et permettre d’avoir des récoltes de 20 000 tonnes de bananes. Ce qui va combler le gap qui restait pour attendre l’autosuffisance en banane au Sénégal ».

Au détour de l’émission, Macoumba Diouf a aussi fait savoir que la campagne de commercialisation de l’oignon est lancée le mercredi dernier à Podor. Le prix du kg est fixé à 200 F Cfa dans la vallée du fleuve, mais peut connaître une petite fluctuation dans la zone des Niayes où le prix sera de 225 F Cfa. Pour les filières oignon et pomme de terre, la quantité pour assurer l’autosuffisance sont largement dépassées. Il reste maintenant à organiser le marché et périodiser les récoltes selon les zones pour pouvoir alimenter le marché en oignons et pommes de terre durant 12 mois sans avoir recours à des exportations.

Latmingué, un Titre foncier acquis par un travail rigoureux

Le maire, que les populations de Latmingué ont réélu lors du scrutin de local de 23 janvier pour un second mandat, s’est voulu clair sur les motivations des électeurs qui ont porté leur choix sur lui. « C’est juste mon bilan qui a plaidé pour moi lors de ce scrutin. Sur le plan de l’éducation, la municipalité a investi aussi bien sur le préscolaire, l’élémentaire, le moyen secondaire, et même au niveau de l’enseignement supérieur en accompagnant les étudiants nécessiteux en terme de fournitures scolaires et de logement », fait-il savoir. Avant d’ajouter : « Sur le volet social, il n’y a que moi aux côtés des populations, les autres hommes politiques brillent par leur absence ».

C’est un maire imbu des réalités de sa communauté et très à cheval sur le bon fonctionnement d’une municipalité que Dr Macoumba Diouf laisse transparaître même si au niveau local, ses détracteurs l’accusent de mener une gestion « ethniciste », car selon eux, le bureau municipal est quasiment constitué d’une seule, à laquelle il fait partie. « C’est un faux débat porté par des malhonnêtes, qui ont été laminés aux dernières élections locales. Ces propos infondés ne devraient même pas être relayés par la presse. Le bureau municipal reflète la coalition BBY qui a porté ma candidature, qui y voit une coloration ethnique est lui-même ethniciste », martèle le maire.

« Pour une Assemblée nationale de qualité, il fallait hausser la caution»

A la mairie de Latmingué, Dr Macoumba Diouf bénéfice d’une légitimité forte dans la localité, à la direction de l’horticulture aussi presque le Dg assure une gestion presque irréprochable. Ces deux constats pour un homme politique lui présagent un avenir ensoleillé. Mais Dr Diouf dit ne pas être dans des calculs politiciens et reste à la disposition des services des populations. « Je ne revendique rien, je ne suis pas candidat à aucun poste, mais je reste disponible pour ma communauté et pour la République », assure-t-il.

Quid des élections législatives du 31 juillet prochaines ? Dr Macoumba Diouf soutient que la caution de 15 millions F Cfa fixée par la Direction générale des élections (Dge) est très dérisoire. Selon lui, vu toutes les responsabilités confiées à un député, ne doit pas être parlementaires qui veut, mais qui peut. « La caution devait être de 20 millions F Cfa pour empêcher à certains candidats farfelus de se présenter comme ce fut le cas lors des élections locales. D’ailleurs, beaucoup de maires nouvellement élus vont être vomis par les populations, car ils ont profité du populisme et tromper les électeurs. Je vous donne rendez-vous dans 6 mois. Vous verrez les contestations dans certaines localités. Cette situation, on ne doit pas l’accepter à l’Assemblée nationale. Nous devons travailler à avoir une Représentation Nationale de qualité », estime-t-il.

« Aucun politicien encagoulé ne peut mettre la pression sur le Chef de l’Etat »

Pour la nomination du Premier ministre exigée par le Forum civil, après que la loi ait été votée à l'Assemblée nationale, le Directeur de l’Horticulture tance Birahime Seck et l’organisation qu’il dirige : « Aucun politicien encagoulé ne peut mettre la pression sur le Chef de l’Etat, il a son calendrier qu’il gère à lui seul. De son élection à la tête de l’Union Africaine (Ua) comme président en exercice, jusqu’au moment où nous parlons, cette fonction ne gêne en rien son calendrier. Donc, je me demande pourquoi vouloir lui mettre la pression ? » , s’interroge-t-il.