À la Gare Routière de Patte d’Oie, les Chauffeurs Refusent qu'on leur Impute la Responsabilité des Accidents

Actu221-Accident mortel à Kédougou -OK

 

" À la gare routière de Patte d’Oie, les opinions sont partagées

La recrudescence des accidents de la route au Sénégal suscite une vive inquiétude, particulièrement parmi les chauffeurs de la gare routière de Patte d’Oie. Sous un soleil ardent, ils ont exprimé leur frustration face à ce phénomène alarmant et pointé du doigt la responsabilité de l'État.

Lundi 29 juillet a été marqué par une série d'accidents tragiques, coûtant la vie à 16 personnes dans les localités de Linguère, Louga et Kédougou. Les causes de ces accidents incluent des dérapages, des dépassements dangereux et des pertes de contrôle.

À la gare routière de Patte d’Oie, les opinions sont partagées. Certains chauffeurs accusent l'État de ne pas entretenir les routes, de ne pas installer suffisamment de panneaux de signalisation et de ne pas aménager de dos d’âne. Sidy Ndongue, responsable des chauffeurs de la gare, affirme que les chauffeurs sont souvent blâmés à tort et qu'ils servent de boucs émissaires. Il plaide pour une révision de la conception des routes afin de prévenir les accidents. "Il faut d’abord revoir l’état des routes. On ne peut pas conduire sur des routes aussi désastreuses", se lamente-t-il.

Mamadou Ngom, mécanicien, soutient que la responsabilité est partagée entre les voyageurs et les chauffeurs. Il critique l'état des véhicules et des routes, qu'il considère comme les principales causes des accidents. "Il faut mettre des panneaux, réparer les routes et faire des deux voies", déclare-t-il. Selon lui, certaines voitures devraient être retirées de la circulation en raison de moteurs défaillants. D'autres partagent ce point de vue, estimant que la responsabilité des accidents incombe également aux voyageurs. Ces derniers, souvent pressés de partir, ne prennent pas le temps de vérifier l'état des véhicules et contribuent à la surcharge des voitures par impatience.

Un témoin souligne que les clients eux-mêmes se précipitent souvent pour voyager sans vérifier l'état des voitures et acceptent la surcharge des véhicules. Concernant l'application stricte du permis à points annoncée par le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Malick Ndiaye, les chauffeurs se disent favorables, mais demandent une préparation adéquate. Ils insistent sur l'urgence d'adopter un comportement responsable tant pour les chauffeurs que pour les passagers afin de réduire le taux d'accidents. "Les chauffeurs doivent bien se comporter et rester honnêtes dans leur travail", conclut un chauffeur.

Farmata Diong & Emilie MITSOMOYI