La France et la Cedeao avaient alerté IBK

Mali

Invité sur la radio RTL, ce jeudi 27 août, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a révélé que la chute d’IBK est essentiellement due au fait que l’ex-dirigeant est resté sourd aux différents appels qui ont été manifestés à son égard, aussi bien d’Emmanuel Macron que de ses pairs de la Cedeao.

« C’est d’abord une crise de confiance interne au Mali. Il y a eu une rupture de la confiance entre le peuple malien et son président, à la suite des élections qui ont eu lieu au mois d’avril dernier, qui ont été contestées », a déclaré Jean-Yves Le Drian.

« Il y a eu de nombreuses alertes qui ont été manifestées à l’égard du Président IBK pour lui dire qu’il fallait arrêter ce genre de pratiques politiques. Ces alertes ont été faites, et par le président Macron […], mais aussi par les collègues du Président IBK. Puis, il y a eu cette révolte du peuple. Et je pense que le Président IBK n’a pas entendu ce qui se passait », a-t-il révélé.

Parlant de la transition dans le pays, le chef de la diplomatie française a fait remarquer que certes « il y a eu un coup d’Etat que nous condamnons, mais il y a eu aussi la démission du Président IBK. Donc aujourd’hui, il faut faire en sorte que la transition puisse se faire rapidement. Que le pouvoir soit remis aux civils, qu’il y ait un agenda politique qui permette à ce pays de retrouver une stabilité politique. Mais pendant ce temps-là, l’action militaire [l’opération Barkhane, Ndlr] ne s’arrête pas ».

A travers ces propos de Jean-Yves Le Drian, le gouvernement français clarifie un peu plus sa position concernant la situation au Mali. Ce qui permet en outre de mieux comprendre les divergences de point de vue observées entre Paris et la CEDEAO sur la question, au lendemain de la chute d’IBK.

En effet, alors que la France avait adopté une ligne qui allait dans le sens d’accompagner la transition, la CEDEAO quant à elle s’était répandue dans une série d’exigences et de sanctions pour le moins irréalistes. Les décisions de l’organisation n’ont pas manqué de soulever l’indignation des populations de la sous-région ouest-africaine qui ont taxé l’organisation de « syndicat de chefs d’Etats » plutôt qu’une institution au service des peuples.