
Les mêmes difficultés ont été identifiées au secondaire
La perception des élèves sur le système éducatif est globalement positive, selon l'enquête menée par l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). En effet, au niveau primaire, 84,1% des élèves du public et 91,6% du privé estiment être satisfaits du système éducatif.
Pour le niveau secondaire c'est 86,9% et 91,6% respectivement des élèves du public et du privé qui estiment être satisfaits du système éducatif. Ce niveau de satisfaction est plus élevé en milieu rural quel que soit le cycle. Malgré ce ni veau de satisfaction, des manquements et des dysfonctionnements ont été relevés par les élèves sur le système éducatif et particulièrement dans le secteur public. Au cycle primaire, il s'agit essentiellement de l'insuffisance de livres et/ou de fournitures (39,4%), les effectifs pléthoriques dans les salles de classe (36,7%) et l'absentéisme des enseignants (28,4%). Les mêmes difficultés ont été identifiées au secondaire.
En effet, dans le public, l'effectif pléthorique dans les salles de classe, l'absentéisme des enseignants ou les grèves, et l'insuffisance de livres et/ou de fournitures ont été relevés, par respectivement 34,4%, 33,7% et 31,0% des élèves. Dans le privé, l'effectif pléthorique dans les salles de classe, l'insuffisance de livres et/ou de fournitures ainsi que le non-respect de la distanciation physique dans les salles de classe ont été soulignés par respectivement 10,7%, 11,4% et 18,5% des élèves comme étant les principaux problèmes du système éducatif.
D'après toujours l'enquête, le niveau d'alphabétisation s'accroît avec les quintiles de bien- être. Il s'établit à 35,7% pour les personnes les plus démunies, à 54,8% pour le troisième quintile, et à 75,6% pour les plus riches. Cette même tendance est notée aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Aussi, le niveau de bien être des ménages est corrélé au taux de scolarisation des enfants au primaire, et ce, quel que soit le sexe. En effet, le taux net de scolarisation au primaire, est de 41,8% pour les enfants des ménages les plus pauvres, 51,6% pour les enfants des ménages du troisième quintile, et 72,0% pour ceux des ménages les plus aisés.
La désagrégation du taux net de scolarisation suivant le sexe et les quintiles de bien être révèle également la même tendance. Toutefois, on note des proportions plus importantes chez les filles. Le taux net de scolarisation au primaire atteint 44,4% chez les filles et 39,2% chez les garçons du premier quintile. Pour le quintile supérieur, il s'élève à 72,2% pour les filles et 71,9% pour les garçons. La même tendance est observée pour le cycle secondaire. Ainsi, 19,2% des enfants du premier quintile sont inscrits au cycle secondaire, tandis que cette proportion est de 28,9% pour le troisième quintile et 52,2% pour le quintile supérieur.
L'analyse selon le sexe montre que la proportion de filles du premier quintile du niveau secondaire est légèrement supérieure e à celle des garçons (20,5% contre 17,8%). Cette situation est notée aussi au niveau du quintile médian et dans le premier quintile (30,9% pour les filles contre 26,8% pour les garçons). Dans le dernier quintile les proportions sont sensiblement égales (52,5% pour les filles contre 51,9% pour les garçons). Dans te primaire public, les en fants résidant dans les mé nages les plus pauvres sont globalement plus satisfaits que ceux des plus riches. Les problèmes les plus soulevés par ces enfants sont : l'insuffisance de livres/fournitures (47,3% contre 27,2%), le manque de tables/bancs (32,2% contre 20,3%) ou encore l'absentéisme des enseignants (22,3% contre 34,4%).
Au secondaire public, on observe la même tendance avec, par exemple, 44,6% des enfants des ménages des plus pauvres qui déclarent l'insuffisance de livres contre 19,9% pour ceux des plus riches. Dans le privé, les appréciations sont globalement meilleures, avec des problèmes moins fréquemment relevés, notamment chez les plus riches. Les résultats de l'enquête montrent qu'au cours de l'année scolaire 2019/2020, les élèves issus de milieux défavorisés, font face à de plus grands risques de redoublement scolaire.
Le redoublement scolaire est important chez les élèves des ménages les plus pauvres, soit 13,2% contre 6,2% pour ceux des ménages les plus riches. Cette inégalité touche davantage les hommes, avec des taux supérieurs à ceux des femmes. Contrairement au redoublement, le passage en classe supérieure est plus important chez les élèves résidants dans les ménages les plus riches. La proportion de renvois ou d'abandons reste inférieure à moins de 1,0% quel que soit le niveau de bien-être.
L'enquête souligne que la structure des dépenses de l'éducation varie selon le niveau des ménages. Les ménages les plus riches consacrent 64,0% des dépenses en éducation aux frais de scolarité, 11,4% aux fournitures scolaires, 4,6% aux autres matériels scolaires, et 20,0% aux autres dépenses liées à l'éducation (transport, cantine, cotisation et répétiteur).
Les ménages les plus pauvres, quant à eux, accordent 29,8% des dépenses en éducation aux frais de scolarité, 35,1% aux fournitures scolaires, 17,1% aux autres matériels scolaires, et 17,9% aux autres dépenses. La dépense annuelle moyenne des ménages en éducation de leurs enfants s'élève à 120 894 Fcfa au niveau national. Cette dépense est particulièrement élevée pour les ménages les plus riches soit 216 145 Fcfa contre 34 810 Fcfa pour les 20% les plus pauvres.
Libération