Coup d'Etat au Burkina Faso, coup d'éclat au Sénégal

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"Soirée historique dans la zone CEDEAO

Dans la même zone géographique, le Sénégal et le Burkina Faso ont connu des soirées historiques, mais aux goûts vraiment différents. Pendant qu’on assistait à des scènes de liesse populaire dans les artères des grandes villes de la capitale sénégalaise, marquant la victoire nette et sans bavure de l’opposition sur le parti au pouvoir dans les grandes villes. A Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, entre autres villes Burkinabés, on entendait que le crépitement des armes d’une armée déchaînée qui a pris le pouvoir. Un coup d’Etat.

Dans un contexte politique sous régional très compliqué, le Burkina Faso, par ce putsch, vient de se constituer une patate chaude pour la CEDEAO. Avec la situation qui prévaut actuellement en Guinée, où le colonel Doumbia et ses hommes tiennent les rênes du pouvoir depuis le renversement d’Alpha Condé, le Mali pris au piège par la junte militaire dirigée Assimi Goita, depuis près deux ans ne semble retrouver de sitôt retrouver l’ordre constitutionnel au vu de l’évolution de la situation.

Avec une Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest qui perd de plus en plus sa légitimité populaire car multipliant plusieurs décisions impopulaires et anachroniques, préférant se taire sur les coups d’Etat constitutionnels orchestrés dans plusieurs pays membres. Elle est plus vue de nos jours comme un syndicat de chefs d’Etat. Tout ceci pour dire tout simplement que la fin de l’instabilité politique au Burkina Faso n’est pour demain. 

La coalition présidentielle avec toute sa force financière est renversée par une bande de jeunes politiciens venus de nulle part. Ce sont de tout-puissants ministres et Directeurs Généraux, qui ont, étaient battus jusque dans leur propre bureau de vote pour certains. L’armée de Yewwi Askan wi portée par un Général Ousmane Sonko qui a été impitoyable à Ziguinchor, ses lieutenants n’ont que suivre sa cadence à Dakar, Thiès et plusieurs autres localités.

Cette défaite « capitale » de la coalition Benno Bokk Yaakaar a tout de symbolique si on sait que le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr est battu par un jeune trentenaire du non de Seydina Issa Laye Samb à Yoff. Mais lors de ce scrutin locale, l’histoire retiendra surtout qu’un journaliste, Ahmed Aidara, a détrôné Aliou Sall le maire sortant de Guédiawaye et jeune frère de l’actuel président de la République. Un coup d’éclat.

Encore une fois de plus, le peuple sénégalais a montré une maturité exemplaire. Ce peuple-là, qui aime tant jouer au bord du feu, sait s’illustrer quand la survie de la nation est menacée. L’Afrique a besoin des coups d’éclats et non des coups d’Etat.